D.E.S. Médecine légale et expertise médicale
Beaucoup d’imaginaire tourne autour de cette spécialité, cependant elle peut être différente de ce que l’on voit dans les médias. En France, les médecins légistes sont considérés comme des auxiliaires de la Justice et apportent leur regard de médecin dans les procédures judiciaires selon trois axes.
Tout d’abord, la médecine légale (ML) clinique, qui est pratiquée en Unité Médico-Judiciaire (UMJ). Elle s’occupe d’examiner dans un cadre médico-judiciaire, et non de soin, les personnes victimes de violences physiques, d’agressions sexuelles, d’accidents de la voie publique ainsi que de déterminer si une personne est compatible avec un maintien en garde à vue.
Ensuite, la thanatologie qui regroupe les levées de corps (le médecin légiste se rend sur le lieu de décès), les examens de corps et les autopsies (judiciaires ou médicales). Elle est pratiquée au sein des Instituts Médico-Légaux (IML).
Enfin, les expertises médicales qui regroupent l’expertise pénale, l’expertise en réparation du préjudice et dommage corporel, civile… qui peuvent se pratiquer en étant hospitalier ou libéral.
Selon les villes, l’internat offre également la possibilité de travailler en milieu pénitentiaire, où les personnes détenues sont vues en consultations ou lors d’hospitalisations, en service somatique ou psychiatrique.
La ML est singulière par la diversité des modes d’exercices : hospitalier dans des IML (CHU) ou des UMJ (CHU et/ou CH), activités partagées, cabinet d’expertise libéral. Dans ce cadre médico-judiciaire, le médecin légiste coopère étroitement avec les officiers de police judiciaire, les magistrats, les balisticiens, etc. Il est parfois amené à déposer son rapport devant la Cour d’Assises dans le cadre d’affaires criminelles. De nombreuses disciplines sont en interface : toxicologie, génétique, radiologie, psychiatrie, anatomo-pathologie, anthropologie, foetopathologie…
La formation théorique est variée, assurée par des cours nationaux dispensés sur SIDES, allant de la législation à la redécouverte de spécialités sous l’angle de la ML : biologie, psychiatrie, pédiatrie, gynécologie, radiologie, anatomo-pathologie… La formation pratique se déroule majoritairement dans les IML ou les UMJ.
La spécialité connaît actuellement un fort développement au niveau universitaire, avec des progrès en toxicologie, en génétique, en microbiologie ou en imagerie. L’interne de médecine légale a accès au cours de son cursus, à de nombreuses journées et congrès (tous les 2 ans) organisés par la SFMLEM, à un workshop d’anthropologie médico-légale, une formation sur la déposition en Cour d’Assises ainsi qu’à des DU et Master 2. Choisir la ML, c’est s’engager dans une spécialité complète, transversale et exigeante, tournée vers les sciences humaines et sociales.
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